Loi sur l'accessibilité : en arrière toute !
La loi handicap de 2005 a posé des fondements nouveaux sur la prise en compte de la différence. La création des maisons départementales des personnes handicapées, le principe de compensation de la déficience, la reconnaissance du rôle majeur des familles sont autant de points importants qui sont pris en compte. Parmi ceux-ci, le droit à l'accessibilité est un progrès de société majeur. Le texte prévoit que les bâtiments ouverts au public doivent être accessibles d'ici à 2015. Dix ans pour mettre en oeuvre des dispositions sur le bâti neuf qui n'excèdent jamais 1% du coût de construction, selon la banque mondiale.
Seulement, c'était sans compter sur le lobbying de l'immobilier et de l'hôtellerie. Les "responsables" de ces filières sont allés expliquer au ministre que la loi de 2005 était un véritable carcan. Dans la foulée, les parlementaires ont voté des amendements inadmissibles prévoyant des dérogations à l'accessibilité du cadre bâti neuf. En résumé, la loi de 2005 décide qu'un bâtiment neuf doit être accessible aux personnes à mobilité réduite, en 2011, la loi décide que "pas forcément".
Si le principe d'accessibilité concerne les personnes handicapées, il constitue aussi un enjeu de société en termes d'urbanisme et d'aménagement du territoire : personnes âgées, blessés temporaires, parents avec poussettes, voyageurs avec une valise. Nous sommes tous concernés. Rendre accessible, c'est tout simplement rendre les personnes libres de se déplacer, rompre avec l'isolement, permettre la rencontres des différences dans la société et donc lutter contre les préjugés. Le "vivre ensemble" ne peut pas être négociable.
L'association des paralysés de France appelle à résister. Vous pouvez vous rendre sur le site www.desbatonsdanslesroues.org pour augmenter la pression afin de ne pas faire marche arrière.